Actuellement : Mémoire(s)

ACTUELLEMENT AU THÉÂTRE LE FUNAMBULE MONTMARTRE

Spectacle tous publics (à partir de 10 ans) Durée : 1h30

Cie Eden-Ouest
Siret : 902 795 418 00018
Licence 2 : PLATESV-D-2021-005487

Contact : compagnie.eden.ouest@gmail.com

Crédits photos :
Jean-François Deroubaix

Vous pensez savoir comment fonctionne votre mémoire ?

Détrompez-vous ! Une enquête policière et quelques cas historiques vont vous prouver le contraire.

Synopsis : Un homme est retrouvé sur un chantier, inconscient, avec une balle dans le front. A quelques dizaines de mètres, on retrouve une femme, elle aussi inconsciente mais sans aucune lésion. Les deux ont perdu la mémoire ! Personne ne sait ce qui s’est produit et les protagonistes concernés ne se souviennent de rien. Dans cette pièce, on suit l'enquête de police (d’une policière en particulier) pour comprendre ce qui est arrivé aux deux « victimes ». Mais cette enquête alterne avec une plongée thématique dans la découverte du fonctionnement de la mémoire, au détour de quelques cas cliniques célèbres : Phineas Gage, Henry Molaison ou encore la championne de la mémoire Yanjaa Wintersoul. L'intrigue amène également, dans son dénouement, à explorer la mémoire familiale et la mémoire dans ses aspects narratifs. La femme retrouvée, Liliane de Bourbon-Tonnerre, vient d’une famille noble, bourgeoise et pour laquelle la transmission des valeurs et de la mémoire générationnelle sont des missions fondamentales.

Du rythme, peu de décor et des transitions rapides. Le style de la pièce est tragi-comique avec une mise en scène rythmée et une alternance rapide des scènes. Comme la mémoire de notre époque, tout va très vite et l’ennui est à proscrire. Sur ce point, nous rejoignons Peter Brook dont la préoccupation majeure en tant que metteur en scène est « de ne pas s’ennuyer et de ne pas ennuyer les autres ». Autre principe « Brookien », le décor est minimaliste, tous les costumes et accessoires sont même, souvent, visibles par le public. Nous cherchons, par ces choix, à donner le champ le plus libre possible à l’imaginaire du spectateur. Un fond noir et des éléments fugitifs sombres permettent, en effet, une projection totale sans contrainte ou imposition. Les scènes s’enchainent l’une à l’autre, presque sans transition, se connectant par le croisement des comédiens, par un jeu de lumière ou de la musique.

Une forme hybride : entre intrigue policière, reconstitutions historiques et TEDx. Le choix d’une intrigue policière est venu assez vite dans l’écriture du texte. Elle permet à la fois d’élaborer une narration contemporaine qui mobilise l’attention, crée du suspens et réserve son lot de surprises. Mais elle rejoint aussi la recherche scientifique qui, par nature, a toujours été du côté de l’enquête, de l’investigation minutieuse. Les scènes de la narratrice ont pour modèle les conférences TEDx dans lesquelles des chercheurs ou des auteurs scientifiques présentent leurs travaux, sur scène face public, de manière relativement ludique. Enfin des illustrations historiques sont intégrées de manière à comprendre quelques-unes des découvertes fondamentales de l’histoire de la neurologie. Le but étant que le spectateur se divertisse, se questionne mais aussi ressorte avec le sentiment d’en savoir plus, d’avoir appris.

Rien n’est plus grisant pour un comédien que de défendre plusieurs personnages et de passer de l’un à l’autre en un tour de main dans la même pièce, tout en restant le moins possible en coulisses. Le texte est considérablement nourri et les cas neuropsychologiques amènent une dimension supplémentaire. Si on devait situer la pièce avec des références, la forme travaillée se situe entre : “le porteur d’histoire” d’Alexis Michalik et “Je suis un phénomène…” de Peter Brook.

Tout est dans le texte, tout est dans le jeu des acteurs. Les comédiens sortent peu de scène. Pas le temps, pas nécessaire, l’essentiel est d’emmener le spectateur dans une intrigue qui se construit, dans des actions qui se poursuivent et, enfin, dans une réflexion qui soutient l’ensemble. L’auteur et metteur en scène, étant lui même comédien de formation, il attache une grande importance à donner de la matière, du texte, différents rôles, un maximum de temps sur les planches pour chacun des acteurs.