La compagnie Eden-Ouest
A l'origine du projet
Quand le théâtre rencontre les neurosciences
L’idée de cette pièce est venue de la rencontre entre deux passions. La passion du théâtre, tout d’abord ; cette pièce est la seconde création de la compagnie Eden-Ouest, après « l’étrange génie de Charlie Spiegel », qui s’est jouée durant seize dates au Théâtre de la Croisée des Chemins à Paris, fin 2019. Et la passion professionnelle de l’auteur et metteur en scène pour les neurosciences et la mémoire en particulier. Christophe Ers-Reintjens est en effet neuropsychologue et il forme depuis de nombreuses années les professionnels de santé (aides soignantes, infirmières, médecins, paramédicaux…) à l’accompagnement des personnes âgées atteintes de la maladie d’Alzheimer ou de troubles cognitifs apparentés. La rencontre entre ces deux passions était ainsi évidente et la richesse des thématiques neuroscientifiques théâtralisables, dont au premier chef, la perte de la mémoire, étaient nombreuses.
Les neurosciences sont définies, au sens large, comme étant l’ensemble des disciplines qui étudient le système nerveux et le cerveau en particulier. Le terme est apparu dans les années 1960 aux Etats-Unis avec comme principaux axes d’investigation : la pensée, le comportement, la perception puis rapidement la mémoire, suivie de près par le langage et l’étude des émotions, pour s’étendre progressivement à de nombreux autres champs. Chacun d’entre eux se révélant riche d’intérêt pour le théâtre.
Or le théâtre s’est toujours révélé être un miroir de son époque et des sujets qui traversent nos sociétés. Comme de la psychiatrie au siècle passé, le théâtre ne pouvait que s’emparer du phénomène neuroscientifique. Afin de le décrire, de le questionner, de le représenter, de l’imaginer, de s’en servir comme prisme de lecture.
Peter Brook s’est, lui même, fortement emparé de l’association des deux sujets, à la fois théoriquement mais aussi sur le plan de l’écriture théâtrale. « Avec la découverte des neurones miroirs, les neurosciences commencent à comprendre ce que le théâtre sait depuis toujours ! » A-t-il notamment déclaré en 2006. Avec les mises en scène de ses pièces : « L’homme qui » et « Je suis un phénomène » il a largement ouvert la route.